#Expérience étudiante
08.03.2023

Pierre-Yves Bonamy : de l’expertise financière au sein du groupe MICHELIN à l’enseignement dans le supérieur

En 2022, Pierre-Yves Bonamy, expert dans les domaines de la Finance et du Contrôle de Gestion depuis 1985 pour MICHELIN, rejoint le programme de mécénat de compétences du Groupe et choisit de revenir à l’enseignement. Depuis la rentrée, il partage ses connaissances avec de nombreux étudiants de l’ESC Clermont Business School.

Retour sur une carrière internationale riche et variée

En 1985 (après deux ans d’enseignement à l’INSET de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire), Pierre-Yves Bonamy intègre le groupe MICHELIN et y exerce diverses responsabilités dans les domaines de la Finance et du Contrôle de Gestion, à différents endroits du monde.

Après un premier séjour au Brésil comme assistant de trésorerie, il part au Japon en 1991 pour occuper le poste de directeur financier et y reste six ans. Il rejoint ensuite le siège clermontois pour exercer des responsabilités dans l’audit interne, puis retourne au Japon en 1999, pour gérer diverses négociations (le fonds de pension au Japon à partager entre partenaires, la liquidation d’une filiale du Groupe aux Philippines…). Après quoi il prend la direction financière de la région Afrique Moyen-Orient, puis en 2007 celle de la région Amérique du Sud, basée alors à Rio de Janeiro.

De retour au siège du Groupe en 2013, Pierre-Yves Bonamy exerce les fonctions de responsable de l’équipe fusions-acquisitions puis de responsable méthodes Contrôle de Gestion avant de rejoindre les rangs de l’ESC Clermont Business School en tant que Faculty-Practitioner (un intervenant à temps plein, non titulaire d’un poste d’enseignant mais qui possède l’expertise nécessaire pour transmettre des connaissances professionnelles aux étudiants).

Aujourd’hui responsable du module de Pilotage des Investissements pour les étudiants en MGE2 en parcours Audit Expertise Conseil et des cours de « Reporting Financier » et « Valorisation d’Entreprises » pour les MGE 3 en majeure Finance, il donne également des cours d’initiation à la comptabilité financière et au calcul des coûts de revient à certains étudiants en Bachelor.

Entretien avec Pierre-Yves Bonamy

En partenariat avec DogFinance – le 1er réseau social professionnel en finance, banque, assurance, audit et IT, nous avons posé quelques questions à Pierre-Yves Bonamy afin d’en savoir davantage sur sa carrière et ses motivations d’hier et d’aujourd’hui.

Quels ont été vos postes en tant que professionnel dans la finance pour le groupe MICHELIN ?

Lors de mon premier séjour au Brésil, ma principale responsabilité était de faire de la recherche opérationnelle : élaborer des méthodes pour rendre lisible les états comptables et financiers dans un contexte d’hyper-inflation (15% ou plus par mois !).

J’ai ensuite participé à différentes équipes projets pour structurer le financement des projets du groupe MICHELIN, notamment au Brésil, puis très rapidement en Asie : Thaïlande, Corée puis Japon, où je suis finalement parti en 1991.

Là, j’ai eu deux principales responsabilités : d’abord la mise en place des financements nécessaires à la réalisation d’un investissement industriel (1991-1994) puis la gestion de contentieux fiscaux avec les autorités locales relatives à d’importants flux d’importations et d’exportations depuis et vers les États-Unis, qui ont abouti à la refonte des systèmes de prix de transferts internes du Groupe et à leur mise en place.

En Afrique Moyen-Orient, la mission était plus variée : négociations avec les gouvernements algérien et français pour la relance du site industriel du Groupe à Alger puis mise en place des financements nécessaires ; gestion de l’usine de Port-Harcourt au Nigeria (financements et flux d’exportations) ; gestion de filiales de distribution ou du commerce en « gestion directe » là où les commercialisations étaient assurées par des importateurs.

En Amérique du Sud, il s’agissait de stabiliser l’équilibre financier de filiales aux flux complexes (productions locales, importations, exportations) au Brésil et en Colombie ; de mettre en place les financements nécessaires aux expansions décidées dans la période ; de trouver des solutions financières au contexte de crise aigüe en 2009 et 2010 ; de mettre en place ou réformer les structures de distribution dans les pays où nous n’avions pas de présence industrielle pour en optimiser l’efficacité ou pour s’adapter aux phénomènes monétaires extrêmes auxquels nous étions confrontés (Venezuela, Argentine).

Avez-vous dû voyager lors de votre expérience professionnelle ? Et qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre cette carrière internationale ?

Énormément. J’ai absorbé beaucoup de voyages longs, souvent intercontinentaux, et suis devenu à mon corps défendant un expert dans la gestion des décalages horaires ! (tip : il n’existe pas de solution miracle, il faut de la patience et du courage).

L’intérêt pour moi était plus de travailler dans des pays étrangers, me confronter à des contextes culturels très différents : c’est là que l’on apprend le plus, sur les autres, sur nous, sur soi-même.

Pour quelles raisons vous êtes-vous tourné vers l’enseignement après toutes ces années à parcourir le monde et à occuper des fonctions clés au sein du groupe MICHELIN ?

Après mes études secondaires, j’ai fait le choix de la prépa ECG (on parlait de « prépa HEC » à l’époque) puis j’ai intégré HEC en 1980, où j’ai suivi la majeure finance. Diplômé en 1983, je suis parti comme VSNE à l’INSET de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire : c’est là que j’ai découvert l’enseignement, notamment en assurant le cours de finance-comptabilité pour des élèves ingénieurs en 5e année de l’ENSIA. J’en ai donc gardé le goût jusqu’à aujourd’hui !

Après 33 ans de carrière et d’expérience accumulée, j’étais sûr d’être plus utile en la transmettant par l’enseignement, qu’en continuant à nourrir des tableurs Excel ou faire des présentations PowerPoint dans mon cadre professionnel historique.

J’ai un très grand plaisir après toutes ces années de pratique de pouvoir faire le chemin inverse, redécouvrir la théorie et pouvoir l’illustrer par des exemples concrets vécus lors de mon parcours.

Selon vous, quand il s’agit d’enseigner, quels sont les avantages et les difficultés ?

Transmettre ses connaissances oblige à une démarche intellectuelle complète, à voir les choses avec hauteur et en même temps se mettre au diapason de jeunes gens qui attendent beaucoup de leurs enseignants.

La capacité à illustrer par des situations vécues telle ou telle règle ou formule financière est certainement un plus : cela enrichit le cours et le rend plus concret. Les principales difficultés de mon point de vue sont de deux ordres :

  1. identifier correctement où en sont les étudiants, quelles compétences sont déjà maîtrisées ou encore à acquérir ;
  2. rédiger les contrôles et examens, où il faut être au bon niveau d’exigence, ni trop ni trop peu : exercice délicat quand on manque d’expérience…

Cela renforce l’admiration et le respect que j’ai pour les collègues enseignants de métier !

Le savez-vous ?

Le programme de mécénat de compétences du groupe MICHELIN est accessible à certains cadres en fin de carrière pour gérer les derniers mois de leur activité.

L’objectif est de favoriser la transition de l’activité professionnelle à la retraite, en prenant quelques mois pour un projet personnel, à condition que ce soit dans un milieu associatif agréé.

Reposant sur une structure associative, l’ESC Clermont Business School a la chance d’accueillir Pierre-Yves BONAMY depuis le mois de septembre. Il fait bénéficier nos étudiants de son expertise très pointue et partage son vécu professionnel avec spontanéité et authenticité.

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